Birmanie

« Le bonheur se trouve dans une vie harmonieusement disciplinée »
L’âme ne sort pas indemne d’un voyage en Birmanie

« de 70 »

Je me souviens …
De l’accueil chaleureux qui nous a été réservé,
Du calme et de la sérénité des gens rencontrés,
Des bonzes quêtant leur « riz quotidien »,
Du monastère de Mandalay et ses centaines de bonzes attablés,
Des nonnes en rose et de leur chant au couvent,
Des quêtes faites sur les bords des routes pour la fête de l’eau.
Des hommes portant le longyi, Des longyis des femmes,
Des tongs portées par tous,
Des parties de chinlon,
Des marchés, de leurs étalages de produits,
De tous ces visages enduits de Tanaka,
Des écoliers en longyi vert et chemise blanche portant le sac Shan en bandoulière,
Des routes « percées » sur lesquelles nous avons sans cesse zigzagué,
Des femmes entretenant les routes,  cassant les cailloux et  posant les pavés à la main. De la circulation des chars à bœufs,
Des vélos, interdits à Rangoon,
Du train à Pago,
Des transports en commun, des camions remplis jusqu’au toit, passagers entassés ou accrochés aux portières.
De la conduite à droite avec volant à droite,
Des transports en calèches et dans les camionnettes,
Des paysannes rencontrées au bord des routes et dans les champs,
Des moissons faites à la main,
Du transport de l’eau fait à dos d’homme ou par les bœufs ou sur les vélos,
Des femmes rencontrées tout au long des routes, avec sur leur têtes de lourds fardeaux, Des balayeuses de la Paya Shwedagon à Rangoon,
Des enfants : « c’est pas cher, c’est joli, c’est local, c’est moi qui l’ai fait ! »,
De la fabrique de feuilles d’or et de ses ouvriers,
De l’atelier de Tongs et de ses artisans parfois si jeunes,
Des laques, Des flottilles de bambous sur l’Irrawaddy,
Du site de Bagan, de ses de temples qui se fondent dans l’ocre de la nature,
De la grotte de Pindaya et ses plus de 8 000 bouddhas,
Du Mont Popa qu’il a fallu mériter entre la montée des 700 marches et les singes.
De l’imposante Paya Shwedagon de Rangoon.
De Bagan et ses milliers de temples,
Des Nats protecteurs,
Du bol de soupe jamais oublié,
Du lac Inlé, de ses jardins flottants, de ses villages d’artisans,
Des fumeurs de cheroots,
Des sourires sans cesse adressés,
De la tension, de la crainte, de l’oppression,
De la Dame de Rangoon, évoquée et espérée,
De Khin qui a su si bien nous faire aimer son pays et ses habitants…
De l’humanité rencontrée

 

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Quand tombe la pluie
Mari et femme en haillons
Et turban rouge, rouge
Heureux de se tenir par la main
S’en vont aux champs.

Trempés de pluie
Ils portent leurs enfants nus
Le paysan mord sa pipe
En labourant son lopin
L’eau gargouille dans les trous à crabes.

Grenouilles et escargots, manioc et ipomée
Boutons et feuilles de coccinia
Sont jetés ensemble dans le panier d’osier

Quand ils rentrent au foyer
La racine de turpeth douce et juteuse
Et les légumes des champs sont cuits sans tarder
Le riz étuvé, le curry est bien fort
Et le poivre de Shan piquant à souhait.

Blottis les enfants se penchent et portent à leur bouche
Chaque poignée de nourriture. Quelle petite famille pleine de santé !

Padethayaza (1683-1754)